samedi 19 novembre 2016

Esprit et méditation



Nous pouvons nous retrouver parfois dans une situation où rien n’habite l’esprit. Il se trouve alors dans la disponibilité, en méditation avec lui-même, dans un silence plein, ou en méditation avec le réel... Nous avons peut-être déjà vécu cela, dans de brefs instants de vie où la magie de l’existence était là. 

Si l’esprit n’a pas cette liberté, c’est qu’il reste identifié à la pensée, l’autorité, ou l’image de soi, tous issus du passé. Mais cette identification peut être rompue à n’importe quel instant. Si l’esprit n’est plus identifié, il peut néanmoins se retourner vers le soi, son expérience, son passé. Mais il s’y tournera dans la méditation, sans s’identifier. Le soi sera vu pour ce qu’il est par l’esprit, mais il n’y aura personne qui voit, il y a juste perception du soi, ses structures, mouvements. 

Ce qui entraine une dissolution du soi, qui est une forme d’intégration dans l’intelligence. Le passé disparaît au fur et à mesure qu’il est vu. Mais ce passé comme il n’est plus délimité par l’identification, débouche vite sur toute la conscience et l’expérience de l’humanité, au-delà de la personne, et à plus ou moins long terme de la nature, de l’univers, de la Création visible et invisible etc..

Jean-Michel Jutge

mardi 26 juillet 2016

Identification au soi


Si nous étions tous reliés par l’amour et par nos âmes, il n’y aurait plus de problème en ce monde, et chacun vivrait l’autre en lui-même. L’existence serait une joie immense pour tout le monde, on voit très bien qu’on en est loin.

Pour ce qui est de la conscience, elle porte effectivement tout ce que l’humanité a pu produire, du saint au criminel. Et lorsqu’on quitte l’identification au soi et qu’on plonge dans cette conscience, on peut tout y rencontrer, tout ce que le monde, l’humanité et l’histoire ont pu produire. 

Car il n’y a qu’une seule conscience pour toute l’humanité, pour la nature, pour la création, bien qu’elle forme toutes sortes d’égrégores auxquels nous pouvons nous rattacher et qui constituent aussi l’histoire du monde. Par exemple si je me dis français et que je suis patriote, je fais le choix de me rattacher à cet égrégore en particulier et de me laisser alimenter par lui avec toutes les consciences qu’il véhicule auxquelles j’adhère ou non dans ma liberté. 

Cela fonctionne de la même manière pour le criminel qui s’appuie sur une idéologie pour justifier son crime, et que celle-ci soit politique, religieuse, nationaliste ou autre il s’agit toujours d’une identification. Donc effectivement nous portons tout en potentiel, mais nous avons la liberté d’accepter ou de rejeter ce à quoi l’on peut s’identifier, donc de laisser rentrer ou non une conscience, une idéologie, une pensée, un système etc. auquel nous pouvons nous identifier. Ceci est la manière dont fonctionne l’identité et la conscience, car ce dont je parlais précédemment, l’amour et l’unité des âmes, est autre chose et fait partie de l’humain.  

S’ouvrir au monde, c’est s’ouvrir à l’humain, au réel, il ne s’agit pas alors d’adhérer ou de s’identifier à quoi que ce soit ou qui que ce soit. Malheureusement on confond trop souvent l’humain, et le fait que cet humain s’identifie à un système corrompu. Le problème n’est pas l’humain mais bien l’identification. Si l’on veut régler le problème de la violence en ce monde, et beaucoup d’autres encore, cela ne peut se faire qu’en modifiant cette nature, il n’y a pas d’alternative. Et on ne peut commencer que par soi. 

Jean-Michel Jutge

mardi 12 janvier 2016

L'amour est cette flamme



Il y a un lien entre la mort intérieure, l’amour, et le temps. Pour comprendre ce lien, il est nécessaire de comprendre comment se construit le moi, et quel est le mécanisme inverse, sa dissolution. Le moi ou le soi c’est la même chose. Comprendre, dans le sens utilisé, n’est pas un acte intellectuel, sinon nous ne faisons que construire. C’est une perception de l’intelligence.

Construire est un mécanisme naturel de la prise de conscience et de l’apprentissage. Dissoudre c’est intégrer, et intégrer c’est vivre dans l’intelligence, la supraconscience, la lucidité. Les deux mécanismes ne sont pas complémentaires, ils sont distincts et doivent fonctionner de concert, car être intégré c’est être adulte. Une conscience non intégrée existe sous l’aspect du moi et reste donc infantile, avec toutes les souffrances et illusions que cela entraine. Lorsqu’on a compris les deux mécanismes, et qu’il n’y a plus de temps entre la création du moi, la prise de conscience, et son intégration, alors il y a l’amour.

 L’amour est cette flamme, ce feu qui nait de la combustion du moi, hors du temps, car chaque nouvel évènement, celui de notre existence perpétuelle, n’a plus le temps de construire le moi, et passe directement dans la nature supraconsciente de soi, de l’âme ou de l’intelligence. Comprendre donc la nature du temps, du temps intérieur j’entends, est donc nécessaire pour que cet amour naisse. Et il est la seule réponse intelligente à la souffrance du moi. Voilà le sens de cette phrase. Mais je ne sais pas si je m’exprime clairement.

Jean-Michel Jutge