mercredi 12 juin 2013

Abandon de soi


Le mécanisme de l’unité divine ne peut venir de la conscience elle-même, sinon cela voudrait dire qu’elle est déjà en unité, et la question ne se poserait pas. Les phénomènes d’expansion de conscience, de poussée en dedans etc, ne sont que des effets, non des causes. Ils sont déjà le résultat de quelque chose, et donc ne peuvent induire rien de neuf quand à une évolution. A ce titre c’est l’approche que l’on a face à ces expériences qui doit changer.

Toute expérience est un résultat, ce qui arrive en finalité. Elles ne peuvent être un point de départ. Et la relation avec le Divin, l’Absolu, ne peut se faire que dans l’inconnu, dans le neuf. On peut toujours approfondir un évènement bien entendu, mais l’approfondissement ne se fera que dans la limite de ce que l’évènement permet, c’est pour cela que tous les efforts, et tous les efforts de tous ceux qui ont essayé n’aboutissent pas ou qu’à des choses limitées.


Et c’est lorsqu’on lâche l’effort que cela s’ouvre. Le Bouddha nous a beaucoup appris de ce point de vu là. Il a développé énormément de choses et de pouvoirs, pour s’apercevoir qu’on ne pouvait toucher le Ciel même en montant sur la plus haute montagne. Et c’est lorsqu’il a abandonné que le Ciel est descendu vers lui.

Il faut donc comprendre ce qu’est la non poursuite d’un évènement, l’intégration, la mort intérieure, le renoncement, tout cela qui contrebalance le pouvoir et l’expérience. Car l’un sans l’autre, nous ne faisons que construire, poursuivre puis déprimer. Ou bien on ne fait plus rien, ce qui n’est pas mieux. Les deux doivent aller de pair. Alors on a la clef pour avancer, et chaque pas nous mènera un peu plus vers l’unité, l’âme, ou l’absolu.

Jean-Michel Jutge