dimanche 27 novembre 2011

Naissance et croissance de l'âme


Lorsqu'un être humain vient au monde, la particule du Divin dans le cœur est toujours neuve et impersonnelle. Elle appartient à Dieu, bien que prisonnière de l'obscurité matérielle. Elle fait partie de l'héritage "génétique" en quelque sorte du corps animique, comme le corps physique qui possède deux yeux, un nez, une bouche et tout son héritage génétique.

La plupart du temps aucun être personnalisé ne s'articule autour de cette particule, si ce n'est une ambiance spirituelle de fond nouvelle et unique pour chacun ; et qui doit normalement orienter l'individu vers une aspiration et une évolution qui lui est propre et originale. Mais bien sûr cela n'arrive que très rarement car l'aspiration est étouffée sous tous les conditionnements de l'existence.

Tout aussi rarement cette ambiance de fond peut porter en elle une programmation spirituelle placée là directement par le Divin, ou prélevée en Lui, si cette personne doit avoir une destinée particulière. C'est à dire que l'âme peut porter à ce moment là une supraconscience divine déjà en partie formée.


Encore plus rarement, en plus de toutes ces possibilités, des êtres spirituels, humain ou non, peuvent aussi placer autour de la particule divine différents types de supraconsciences absolues liées à leurs propres réalisations ou nature d'être. Mais il y a une limite à ce phénomène et à la quantité de ce que l'âme peut porter à la naissance, c'est pour cela qu'en général ce transfert, s'il peut commencer dans le ventre maternel, peut se poursuivre aussi tout au long de la vie.

Voilà pour ce qui est de la nature spirituelle.

Les êtres des plans intermédiaires ou inférieurs peuvent aussi agir de la sorte par des transferts de leur propre nature, sauf qu'à ce moment là les transferts se situent au sein du corps subtil ou du corps astral, et qu'ils sont obligés d'attendre une certaine maturité psychologique ou astrale de l'individu dans la distorsion pour réaliser cela. Car l'esprit du bébé est trop pur pour être possédé ou influencé dès la naissance.

Ce qu'il faut comprendre, c'est que nous sommes à la fois des êtres spirituels particuliers, issus directement du Divin et avec un parfum unique s'incarnant en ce monde, et à la fois des êtres spirituels en devenir et en construction. Car comme le corps physique qui doit atteindre sa maturité au cours de la croissance, notre nature spirituelle a aussi son enfance et doit croître afin de vaincre toutes les limitations de ce monde.

Jean-Michel Jutge

dimanche 6 novembre 2011

La mémoire de l'origine

L'âme humaine est incarnée dans le corps de l'homme, et enracinée dans le cœur. De fait, elle se développe à partir du cœur. Mais sa nature vient d'ailleurs, elle est spirituelle, un éclat du Divin qui Lui est au-delà de la création. De fait nous pouvons Le manifester alors à travers l'âme qui est capable de par sa nature de faire le pont entre le Créateur et la création. L'âme est ce qui est « à l'image et ressemblance du Père », on peut comprendre cela.

La création est née d'une singularité au sein du Divin Lui-même, une première chute vibratoire où il s'est transformé en Lumière, créant en parallèle un vide de ténèbres, la Lumière absolue brillant dans ces ténèbres absolues. Il ne pouvait y avoir de création de lumière sans la création de ces ténèbres, et la reconnaissance de l'existence de l'un ne peut se faire qu'en parallèle à la reconnaissance de l'existence de l'autre. C'est la première dualité, mais je préfère le mot dichotomie car toutes les qualités divines restent présentes dans cette lumière, c'est là que la Lumière de Grâce trouve son origine.

Puis chaque fois qu'il y a eu chute vibratoire, un nouvel élément a été créé avec en parallèle son absence. Pour donner en finalité la dichotomie Matière/Néant. Mais le néant ne préexistait pas à la matière, il en est la composante inverse indispensable pour sa création.

S'il y a eu création par chutes vibratoires successives, la mémoire de l'origine reste néanmoins présente au plus profond de la matière, puisque tout ce qu'il y a de réel dans cette création vient de cette origine. Le yogi Sri Aurobindo pour décrire cela disait que le Divin était présent dans la matière mais de manière involuée. Il faut comprendre sous un état tellement éloigné de l'origine qu'il en a perdu les qualités. Mais cette mémoire pousse vers un retour à l'origine.


Il y a donc une recherche de perfection au sein même de la création par une réorganisation de la matière qui la pousse à retrouver cette origine. C'est là qu'il faut voir le mouvement de la vie, et à travers elle l'évolution, dont l'homme est l'élément le plus achevé sur cette terre, puisqu'il intègre en lui un élément de l'absolu, avec tout ce qui existe entre cet absolu et le monde physique.

C'est un retour de la matière elle-même qui petit à petit intègre en elle des éléments de plus en plus subtils qui ont été eux-mêmes le produit de la cristallisation du Divin, cela jusqu'à intégrer l'âme pour l'homme. Il ne faut pas y voir là une dissolution de la matière qui retourne à son état originel car toute la particularité des éléments inférieurs subsistent. Bien que la dissolution de la matière vers sa propre origine existe aussi mais on ne le voit que dans les trous noirs de l'univers.

Jean-Michel Jutge