vendredi 5 mars 2010

Le Bouddha et le Divin

Mis à part pour le Bouddha, les hommes que j'ai cité ( Abraham, Moïse, Jésus, Krishna...) étaient en relation directe avec Dieu, l'intelligence créatrice des mondes. La liste citée n'est pas exhaustive.

Le Bouddha, à ma connaissance, n'avait pas parlé de Dieu. D'ailleurs la plupart des mouvements bouddhistes ne se sentent pas concernés, et certains nient même l'existence de l'âme. Pourquoi ? Parce que l'éveil tel que le Bouddha en a parlé concerne l'esprit et pas l'âme, même si cet éveil lui profite aussi pleinement.

Ainsi l'on peut être "éveillé" dans le sens bouddhiste du terme, et ne pas avoir rencontré Dieu, ni même avoir pris conscience de l'existence de l'âme. Par contre l'esprit sera libéré ou tout au moins affranchi de toutes les impressions du passé, c'est à dire qu'il pourra pleinement vivre le présent sans projection et dans toute l'énergie disponible. Cela ne serait pas complet si l'on ne précisait pas aussi qu'il existe plusieurs profondeurs de cet éveil-là et qu'il doit passer par l'esprit de Bouddha, sinon nous ne parlons pas du même éveil.

Si le premier stade de celui-ci est bien la libération de l'esprit, par la réalisation de sa nature lumineuse, le stade suivant est la dissolution de toute la personnalité, toutes les peurs et tous les désirs, ce qui mène à l'équanimité. Bouddha avait réalisé ces deux stades en même temps. Mais cela ne s'arrête pas là, il y a d'autres niveaux encore plus profonds, celui de la compassion universelle, puis du corps glorieux... Ainsi même la voie du Bouddha finira par nous mener vers l'absolu.

... A priori les paroles du Bouddha ont été rapportées par ses disciples dans les sûtras, tout au moins concernant l'essence de son enseignement. L'intérêt de cet enseignement, c'est qu'il peut s'adapter à toutes les cultures et toutes les formes, puisqu'au-delà des formes et des cultures. Je pense que si l'on avait quelques "éveillés" authentiquement Bouddhique en occident, ils remodèleraient tout l'enseignement pour l'adapter à notre période culturelle et contemporaine. Et nous aurions une culture Bouddhique occidentale. Cela se fera peut-être un jour.

Mais il se trouve une relativité, même dans l'éveil, celui-ci n'étant finalement, et indépendamment de l'état intérieur, qu'un degré plus profond de la perception commune du réel. Pour preuve il ne souffre aucun statisme. Où se situe-t-il, l'éveil ? L'Eveil Bouddhique, celui de l'esprit, nous libère des mécanismes de l'illusion. Mais quelle illusion ? Il s'agit de celle projetée par les sens. Et cette illusion est celle construite par l'esprit autour de l'ego, cette conscience identitaire purement matérielle, temporelle et circonstancielle.

Libéré de l'ego, donc de la projection et même libéré des mouvements du vital, vivant dans le champ pur et complet de l'esprit, donc avec une qualité sensorielle et une énergie optimale, la perception n'en reste pas moins limitée au champs de l'esprit et de la sensorialité, et la plus grande part du réel nous échappera toujours...