samedi 22 novembre 2008

L'éveil du Bouddha

Je voudrais porter une réflexion sur ce que l'on appelle "l'éveil", car ce terme est beaucoup utilisé et de différentes manières, parfois adulé comme étape ultime de l'existence, ou présenté comme le sommet de l'évolution humaine, beaucoup ne sachant pas de quoi il retourne mais poursuivant ce but, d'autres se présentant comme éveillé et au nom de cela considérant leur autorité comme vérité, et les éveillés du web sont si nombreux que l'on pourrait se dire que le monde en regorge. Ce n'est pas pour me moquer, chacun a sa réalisation et il faut considérer l'autre comme honnête. Mais qu'est-ce que ce terme regroupe ? Il est important d'en comprendre le sens.

Le mot « éveil » a largement été usité par le bouddhisme, et sa vulgarisation nous vient principalement de là. Le Bouddha est souvent considéré comme « l'éveillé » par excellence. En fait, si l'on considère que son état est représentatif de l'éveil, alors il faut comprendre son sens et sa signification.

Mon approche du bouddhisme fut multiple et expérimentale, par le bouddhisme tibétain, le Zen, le bouddhisme Vipassana et d'autres encore. Mais je n'ai compris le sens de ce mot que par « l'initiation » du Bouddha lui-même qui par sa grâce se manifesta à moi à plusieurs reprises, révélant sa Gloire et prouvant par là-même qu'il ne s'est pas dissous dans un quelconque Nirvana existentiel. Ces manifestations révélèrent également que le Bouddha historique et le Bouddha actuel avaient peu à voir l'un avec l'autre, révélant ainsi un éveil évolutif sur les quelques millénaires qui nous séparent de son existence terrestre.

Ainsi l'éveil n'est pas une finalité mais un processus d'évolution en lui-même. Les « initiations » somme toute nombreuses qu'il me délivra - d'autres parleraient de darshan - me firent communier avec sa réalité multiple et la splendeur de l'esprit illuminé et du corps glorieux qu'il manifesta. Je dis cela sans prétention aucune, je ne suis qu'un humain, mais je découvris aussi que cet éveil-là n'est pas un état à atteindre à proprement parler mais bien la nature ultime de l'esprit, dépouillé de ses voiles. Ainsi l'homme porte déjà l'éveil, mais l'esprit surchargé ne le voit pas. Il n'y a donc rien à acquérir, juste se dépouiller.

Par la suite de multiples Bouddhas et êtres célestes des mondes illuminés se présentèrent à moi afin de partager leur nature lumineuse, et toujours je découvrais le même esprit de lumière dans de multiples clartés et parfums, jusqu'au jour où le Divin lui-même me revêtit du manteau glorieux des bouddhas me prouvant par là-même qu'il n'était pas étranger à cette réalisation. Mais rien ne saurait s'arrêter-là, et si l'on peut me rencontrer sur ces plans, bouddha parmi les bouddhas, je ne suis qu'un bébé, et qui vous livre cela parce que je n'ai pas de secrets, que je ne répugne pas à parler de ce qui est expérimental et que je ne raconte pas d'histoire.

Pour autant et dans cette optique, me dire éveillé n'a guère de sens, car vous l'aurez peut-être compris, si l'on parle de la nature de l'esprit, faire cette distinction entre l'éveillé et le non-éveillé est une duperie intellectuelle. L'éveil étant la nature même de l'esprit, où commence t-il et où s'arrête-t-il ? Tous sont éveillés, et s'en rendre compte ne met pas à l'abri de la bêtise. Si j'éclate parfois de rire lorsqu'on me dit que je ne suis pas éveillé, je ris encore plus lorsqu'on me dit que je le suis. L'homme joue avec tout cela n'étant pas suffisamment sérieux, ou trop sérieux lorsqu'il faut en rire.

Mais l'éveil n'est pas que cela, tout au moins le mot ne désigne pas que la chose, et s'il existait avant la réalisation de Bouddha, il a subit à notre époque de grandes variations dans l'utilisation du terme. Comme toute mode, l'idéal de l'éveil a été récupéré et mis à toutes les sauces désignant de multiples états et expériences, chacun se réclamant de l'éveil, semant la confusion dans les esprits sur ce qu'il est et ce qu'il n'est pas. Ainsi un courant s'est développé et a trouvé son émergence présentant l'éveil comme un retournement de la conscience.

Approfondissons cet aspect. Parmi tous les états de la conscience, il existe en effet un état de la conscience différent de l'état habituel, où elle se vit comme n'étant qu'une émanation d'une conscience totale et commune à toute l'humanité, à tout ce qui est doué de conscience, certains découvrant que cela s'étend à l'univers, et j'affirme ici même au-delà. L'expérience, pour autant que l'on puisse employer ce mot, de l'unité de la conscience, manifeste en elle-même un état, un basculement de la perception de soi, une conscience qui a vu sa propre nature. Mais cet éveil-là est différent de l'éveil bouddhique, qui lui nous fait monter au-delà de la conscience dans l'espace vide et lumineux de l'esprit. Il me parait important de faire la distinction.

D'autres types d'éveil existent. J'ai déjà parlé de Ramalinga Vallalar, et son action envers le monde. Son éveil, et parce qu'il me le présenta ainsi, est celui du cœur, de l'expression de compassion par le Divin, dans le cœur de l'homme, à travers la Grande Lumière de Grâce, qui est purification et lumière pour l'esprit, amour pour le cœur, immortalité glorieuse pour le corps. Rien à voir avec ce qui a été dit précédemment. Une sorte d'éveil global et unitaire entre le corps, l'âme et l'esprit. Les quelques « initiations » qu'il me donna ne m'ont pas permis de le réaliser dans toute sa plénitude, mais suffisamment pour vous en livrer un avant goût.

Cette description des différents éveils n'est pas exhaustif, et nous aurons peut-être l'occasion d'en reparler.

Jean-Michel Jutge

vendredi 21 novembre 2008

La Lumière de Grâce

La Lumière de Grâce ne vient pas de la "Mère" mais est une émanation du "Père", bien qu'il n'y ait pas de sexe en Dieu et que d'un point de vu absolu rien n'est séparé. Mais parlons du Père comme étant le principe Créateur par excellence, toute la création est en Lui, mais Lui-même est hors du temps et de l'espace. Pour vous expliquer ce qu'est la Lumière de Grâce, je dois vous faire un peu de cosmologie.

Le temps naît avec la Création. Si l'on remonte le temps l'on remonte également à l'origine de la Création, c'est-à-dire à sa source. Mais le temps n'a pas la même valeur au point d'émission que dans notre moment actuel. Hors, Dieu manifeste la création à partir de son statut intemporel, et continue donc de la manifester. La première des manifestations est la "Lumière" force primordiale colossale issue de Lui-même qui est une sorte de Souffle Divin d'où sera issu tout le reste.

Mais pour que cette Lumière soit, cela nécessite aussi l'apparition de l'obscurité. Nous avons la première dichotomie à l'origine de l'espace et des dualités apparentes. Pourtant nous ne sommes toujours pas dans la manifestation ni dans le temps, mais toutes les lois prédisposant à l'extériorisation de la Création sont contenus là, les galaxies sont créées en germe, la matière encore inexistante trouve les prémices de sa forme. Le point de vue scientifique du Big Bang qui rend compte des choses par l'autre bout de la lorgnette ne peut approcher cette réalité transcendante.

Puis l'univers est extériorisé par ce que j'appelle "le Christ Cosmique" qui est la matrice dans laquelle a eu lieu tout ce machouillage. Le temps tel que nous le connaissons apparaît alors, mais la création continue sa diversification sous la direction de l'intelligence divine (le Père) qui pénètre sa création chaque fois qu'une nouvelle étape est créée. Chaque fois que le Père pénètre un niveau de la création il y scelle sa présence par ce que l'on appelle le Christ, à ne pas confondre avec Jésus. C'est ainsi que l'on trouve aujourd'hui manifesté la présence du Christ au cœur même de l'univers comme jusqu'au cœur de ce gigantesque trou noir qui se trouvent au centre de notre galaxie.













Hors, cette intelligence à pénétré également jusque dans l'homme, représenté par une particule, émanation impersonnelle du Père, qui se trouve dans le cœur de tous les hommes. En fait l'homme a été désigné pour être le représentant de Dieu sur le plan physique et jusque dans la vie elle-même. Mais cette particule, tout en étant impersonnelle, manifeste la plus haute forme d'individualité. Autour d'elle se construit l’Âme humaine personnalisée.

La Lumière de Grâce est la Lumière des origines de la création elle-même, celle de la première émanation. Par cela elle nous rend compte également de toutes les forme que peut prendre l'obscurité. Elle permet de rendre la particule du cœur dynamique et rayonnante. Elle permet à l'intelligence primordiale, celle du Créateur, de poursuivre sa création à travers l'homme. Lorsque cet éveil a lieu et que l'on plonge dans cette particule, on remonte intérieurement tout le processus de création jusqu'à son origine, et bien au-delà. Les mystères de la Création et de Dieu sont alors révélés.

Jean-Michel Jutge, 2003