vendredi 18 février 2022

Unité des âmes

 

Être l’autre dans l’unité des âmes n’est pas un processus d’identification qui passe par l’esprit ou la conscience, bien que la conscience doive elle aussi pouvoir trouver son unité. C’est un processus de l’âme. L’unité de l’âme nécessite certes une disponibilité intérieure qui ne peut avoir lieu que dans la liberté de l’esprit, même si celle-ci n’est que ponctuelle.

 L’âme dans cette unité touche, goûte à ce avec quoi elle est en contact, s’en imprègne et devient cela en essence. Au point que l’âme existe alors dans les choses qu’elle a touché et gouté. Ainsi elle existe et pose sa présence partout où elle se développe. Ce qui constitue aussi une pénétration du Divin dans la forme et le temps, Lui qui est au-delà des formes et du temps. 

L’amour entre deux êtres qui nait de cette communion fait que nous devenons l’autre et existons aussi dans l’autre, non pas par identification, mais parce que nous partageons alors avec l’autre quelque chose qui est de la nature de l’absolu, du Divin, et en même temps de la nature du personnel. Cet amour lie les êtres de manière beaucoup plus puissante et intemporelle que l’amour humain que la plupart connaissent, qui se tisse et se défait au gré de nos conditions. Et lorsque notre âme devient universelle, nous pouvons sentir battre dans notre cœur le cœur de toute l’humanité, et la présence de toutes les âmes, indépendamment des cultures, des conditionnements, des personnalités. Comment ne pas se sentir alors solidaire de toute l’humanité.

Cet amour ne se cultive pas. Mais il grandit à travers notre propre développement intérieur.

Jean-Michel Jutge

dimanche 19 décembre 2021

Le présent

 

Il n'y a jamais rien de similaire ni de répétition dans l’existence. C'est nous qui projetons sur le présent les images et sensation du passé, puis traduisons le présent en fonction de cela. Ceci constitue le filtre de la conscience. Mais la vie est toujours neuve.

 Lorsque nous ne vivons plus que dans l'image et le passé, la vie finit par nous quitter, car nous sommes cristallisés, nous passons à côté des choses, nous interprétons tout, et notre comportement n'est plus adapté au réel. C'est un cas extrême, mais cette réalité est plus ou moins présente chez tout le monde. Cela n'est pas propre à quelques individus, c'est une condition de la nature humaine, quelle que soit notre situation, et presque personne n'en est libre intérieurement parlant.

Jean-Michel Jutge

mardi 23 novembre 2021

Tout individu...



 Tout individu voit l'univers à partir de son propre centre, ce qu'il est, sa propre sensibilité, sa propre conscience, son identité, ses idées et projections etc. Et on ne voit pas, ou très peu, ce qui fait partie de l'autre, car tout cela forme un filtre. Sauf dans l'amour, où nous devenons l'autre pour ce qu'il est dans l'instant. 

Et même là encore, il faut relativiser, car on ne peut jamais connaître l'autre complètement, qui est un être vivant et donc évolue à chaque instant. Et donc il faut commencer par soi, voir comment tout cela fonctionne dans notre relation avec les choses, les autres et l’univers, sans jugement, sans à priori, pour la joie de découvrir et se découvrir, et la liberté qui en découle.

Jean-Michel Jutge

dimanche 10 octobre 2021

La nature de l'ego

 


Pour comprendre la nature de l'ego, il est d'abord nécessaire de l'extraire de tout contexte particulier, puis de voir simplement son mode d‘expression et sa structure générale.

L'ego fait partie du mécanisme de la conscience. Il se construit à travers l'image et l'expérience, il est au sommet de la personnalité, et sa base est de nature psychoaffective. Entre cette base et ce sommet se trouve tous les éléments de notre personnalité. Il est donc impossible de critiquer ou de juger l'ego sans se juger soi-même. Car ce mécanisme est inhérent à ce qu'est la nature humaine. Il faut donc le comprendre pour en être libre, et c'est tout le travail de connaissance de soi.

Après, que cet ego se projette dans nos activités, et que celles-ci soient d'ordre sociale, personnel, spirituel, matériel ou autre, ce ne sont que des particularités liées à nos choix de vie qui révèlent simplement les situations où nous nous impliquons personnellement et auxquelles nous nous attachons. Se libérer de tout cela nécessite donc de comprendre toute cette nature psychoaffective, celle de nos attachements, comprendre ce qu'est la liberté et l'amour etc. Ce qui est tout un programme et présente de nombreuses difficultés, beaucoup de vigilance, de la sincérité, et une démarche authentique d'intégration de soi. Ne pas simplement chercher à se faire plaisir et contrôler.

Jean-Michel Jutge

      

samedi 4 septembre 2021

Le mensonge

 


Nos mensonges inconscients, ce sont d’abord les histoires que l’on se raconte en les prenant pour la vérité. Elles prennent parfois une forme très particulière, cela commence d’abord avec un mensonge conscient ou par l’acceptation d’une distorsion dans le vrai, et puis on cherche des arguments pour le justifier, ensuite on finit par se convaincre que cela a de la valeur et on crée un système qui en fera une vérité. 

A la fin on a oublié la manière dont tout cela s’est construit et ça devient une vérité admise, revendiquée, un système, voire une autorité. Et c’est comme cela que la société éduque ses enfants dans toutes sortes de mensonges et de comportements devenus la norme et qui sont en général acceptés sans grande réflexion, et sans même l’idée qu’il y a quelque chose à remettre en question. C’est ce qu’on appelle le conditionnement, qu’il soit culturel, social, religieux ou autre, cela revient au même. Et même celui qui réagit contre tout cela, ne fait que répondre à un conditionnement.

Pour mettre à jour le conditionnement, cela commence par la connaissance de soi et celle des mécanismes de la conscience. Mais aussi faire le choix d’une vie juste et intègre, au-delà des intérêts personnels, ce qui n’est pas simple ni évident pour la plupart, mais la seule réponse possible face à l’état de la nature humaine. Ne pas faire ce choix, c’est quelque part contribuer au mensonge global. On voit dans ce fait, qui n’est qu’un élément parmi tant d’autre, toute la difficulté qu’il y a à se changer, et à vouloir faire évoluer ce monde.


Le mensonge volontaire a souvent une cause, la peur, l’intérêt, le désir, l’exploitation, la jalousie etc. d’autre fois non, il peut être pur réflexe, comme un conditionnement, un idéal, une nécessité sans logique, ou même inconscient.

Face à un mensonge qui nous implique, il faut d’abord en comprendre la cause ou l’origine. Et en fonction de cela trouver l’attitude adéquate. Mais chaque situation est différente, et n’appelle pas forcement la même réponse.

De manière générale, il faut faire comprendre que le mensonge, l’isolement, la fermeture, le refoulement, l’égoïsme, la violence, tout ce qui détruit la conscience et l’amour, ne sont pas la solution. Pourtant toute notre société est construite sur ces comportements. On exalte l’image, le profit, le matérialisme, la compétition, l’individualisme etc. Et chacun cherche à avoir sa place au soleil. Mais si nous nous sentons liés à tous les êtres humains, on commence à se pencher sur les vrais problèmes, où qu’ils soient, et trouver des solutions qui soient humaines. Rien n’est facile ni simple, mais chacun avec ses compétences peut agir là où il se trouve, à son propre niveau. 

Et parce que l’on choisira plutôt l’honnêteté, le service, les actes intelligents et créatifs, l’entraide, etc. alors cela aura un impact sur le tout qui peut-être, à un moment donné, fera basculer le monde et la société vers autre chose. Nous en sommes loin, mais il faut voir que notre particularisme individuel n’est pas séparé du tout. Notre petite vie personnelle a des répercussions sur la vie de tous. Et le peu que nous ferons, pour remettre de l’ordre dans notre vie et nos relations, sera toujours mieux que de ne rien faire.

Jean-Michel Jutge

mercredi 28 juillet 2021

Liberté et conditionnement

 

La liberté est-elle quelque chose qui s’atteint ? La réponse est assez paradoxale. D’un côté il y a le conditionnement, auquel nous nous identifions, et qui agit dans notre vie et sur notre état intérieur de différentes manières. Alors bien-sûr il est nécessaire de comprendre tout ce conditionnement, s’en libérer afin de remettre l’énergie et la vie en circulation, afin de pouvoir aborder l’existence sans toutes les projections qui en sont issues et qui orientent fatalement notre perception, notre conscience, et la manière dont nous vivons les choses. 

Mais si on ne s’appuie que là-dessus, on risque fort de n’en voir jamais le bout, car notre conditionnement personnel est lié au conditionnement de l’humanité, qui est lui-même lié à toutes les sphères occultes de la planète, qui sont elle-même liées à toute l’histoire de l’univers etc. ce qui voudrait dire que la liberté complète ne sera là que lorsqu’on aura résolu toutes les problématiques personnelles, celle des autres, du monde et de l’existence totale …. Je ne dis pas que c’est impossible, mais de fait personne ne l’a encore réalisé, car sinon l’être humain lui-même ne serait pas là où il est actuellement. Concernant la liberté, il faut donc envisager une autre piste que celle du déconditionnement, c’est celle de la désidentification de l’esprit. L’esprit est identifié, au moi, à la personnalité, au corps, aux sensations, aux émotions, à la pensée etc. et bien entendu à toute la structure interne formant notre conditionnement. 

Cette identification est le vrai problème. Car d’une part, il n’y a pas besoin de temps ni de travail particulier pour sortir de l’identification. Et il est certain que cela arrive parfois. Mais ces moments de plénitude sont toujours récupéré par l’esprit, dès qu’ils apparaissent, la pensée cherche à leur donner continuité, et nous revoilà dans le temps et l’identification. Mais l’esprit est libre par nature, il s’agit simplement de voir les mécanismes de l’identification, du temps intérieur, de la projection, de la poursuite du moi, tout le fonctionnement de base de l’esprit, de la pensée et de la conscience, pour se rendre compte que finalement nous pouvons être libre à chaque instant, libre de notre passé ou de ce que nous projetons, comme nous pouvons aussi nous y identifier. 

Le mensonge ici consiste à se faire croire que ce n’est pas possible, ou qu’il y a un intérêt à rester identifié, qu’on risque de perdre quelque chose, que c’est trop difficile à atteindre - alors même qu’il n’y a rien à atteindre - ou je ne sais quoi d’autre. Il faut certes beaucoup de sérieux pour se pencher sur ces questions, sérieux veut dire qu’on ne cherche pas à nourrir le moi. Mais c’est à la portée de tous, l’esprit est déjà libre par nature.

Jean-Michel Jutge


mercredi 23 juin 2021

L' Amour du Divin

 

On ne peut aimer Dieu si nous n’aimons pas les humains. Je ne parle pas de sentiments, mais de l’amour qui nous fait reconnaître l’autre comme une partie de soi-même, et qui fait qu’on ne peut y être indifférent. 

Par ailleurs, l’amour du Divin doit passer directement par le cœur, il ne peut s’enseigner. Il devrait être l’aspiration naturelle du fils, ou de la fille, envers le Père qui a donné la vie, et la gratitude qui va avec. 

Alors l’enfant se reconnaît dans le Père, et le Père dans l’enfant. Et l’amour est là. Ce lien là, nous l’avons perdu. Toute la difficulté est de pouvoir le retrouver. Le Père saisie la moindre occasion dans l’existence pour le rétablir, et parfois il viole même notre confort pour y arriver, mais le problème ne vient pas de Lui. Il est là, attends et patiente que l’être humain puisse s’ouvrir, grandir, et tourner son regard non plus vers lui-même mais vers ce qui fait la vie.

Jean-Michel Jutge